Délices de Confidences

Prologue

Page 7 : " Par une nuit blanche éprise d’encre noire, je couchais sur la fibre intime de mon pathétique journal quelques insomnies récurrentes lorsque mon corps ainsi malmené réclama son solde de repos. N’écoutant que la voix insidieuse d’une inspiration insatiable, mon esprit vagabonda de plus belle, faisant fi de son lourd passif comme de sa première pensée.

Profitant de ce perpétuel conflit, la tyrannique question, maintes fois refoulée par un index normatif, bondit sur l’occasion pour rudoyer son interrogation favorite : « Vas-tu te décider, oui ou non, à prendre les choses en mains ? » Je croyais naïvement que l’utilisation intense de ma plume nocturne justifiait le déficit de sommeil. Cependant, quelques phases plus tard, à force de renier la face cachée de la lune, j’admis avoir réussi mon maquillage sélénite : sous un teint blafard, mes yeux nimbés d’un pâle halo ne reflétaient plus que l’ombre de moi-même...."

 

Acte I - La prise de Conscience

Page 24 :"...Un chuchotement s’échappa de l’assistance lorsqu’une forme apparut, escortée par une nuée de clartés.
- En vérité, je l’accompagne depuis sa naissance…, avoua une voix mélodieuse de castrat.
En découvrant le visage innocent, le thérapeute mesura l’ampleur de sa tâche et soupira :
- Allons bon ! Seriez-vous le messager d’une quelconque encyclique sur le sexe des anges ?!
Le Souvenir imberbe secoua ses boucles blondes pour dire non. Le ton à peine audible et le profil bas, il se présenta :
- Je m’appelle Gobo…"

Le départ de Gobo

Page 44 : "...Quelque temps plus tard, alors que la clé de son premier trousseau tournait dans la serrure du portail, la gorge de Mathilde picota. Une sensation connue, celle du jeudi où, revenant de chez les cousins, elle s’était trop amusée près des brumes de la rivière. Mais, en cette fin d’après-midi, un cordon de petits nœuds lui irritait le gosier sans vraiment la faire souffrir. Il suffisait de déglutir pour que cette nouvelle impression disparaisse durant quelques minutes. Et puis, sans prévenir, hop ! Les billes réapparaissaient comme une colonie de minuscules bestioles remontant de son estomac. Et Gobo qui n’était pas là pour expliquer le phénomène ! Mais, au fait, où était-il passé celui-là ?..."

 

Acte II - La première affaire de Conscience

Page 53 : "...Conscience haussa les épaules en signe d’impuissance puis ironisa :
- Je croyais que vous vouliez vous amuser ?
- Personne ne nous avait dit que nous ne pourrions pas repartir sans passer au crible par le Maître !, s’excita une Pensée cachée jusqu’alors par un Souvenir dépenaillé.Conscience fronça les sourcils :
- Passer au crible ? Que veux-tu dire ?
- Il nous ausculte des pieds à la tête et sonde notre intérieur sans qu’on puisse lui dérober la moindre information !, râla un insurgé, la tête cagoulée.
- Il me donne le cafard !, se plaignit un rondelet au visage lunaire.
- On ne pourrait pas retrouver notre vie d’avant ?, proposa un grand nerveux qui sautillait sans cesse.
- Ah non ! Avec un pareil défi, on doit se surpasser !, proclama un sportif de haut niveau qui s’échauffait sur un ring.
- De toutes les façons, on n’a pas le choix !, reprit le petit scout. « On est enfermé, vous dis-je ! Et dans une véritable citadelle ! On voulait y entrer ? Et bien nous voilà servis ! »
- Qu’allons-nous devenir ?, pleurnicha un Souvenir couvert de haillons piteux. « Déjà que les temps sont durs ! Et puis, à mon âge, comment me reconvertir ? »
- Tu en as vu d’autres ! Tu t’en sortiras, comme toujours !, chantonna un optimiste à l’allure soixante-huitarde, cheveux longs et barbe fleurie.
- Trêve d’élucubrations ! De mon temps, on marchait au pas sans rechigner !, s’époumona un Souvenir en uniforme, tiré aux quatre épingles et placardé de médailles.
- Parle pour toi, vieux brisquard ! Tu t’es toujours débrouillé pour occuper le devant du front et écraser les autres !, rétorqua un jaloux qui rongeait ses ongles depuis sa mise au trou.
- Allez ! Pas de querelles, les potes !, s’exalta un élégant dandy en smoking blanc. « Tout cela se terminera par une belle bringue ! J’ai visité les cuisines de notre hôte et vous n’allez pas tarder à vous dorer la pilule sur des canapés tendres et moelleux ! »...
 
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Auteur indépendant se définissant comme Artisan littéraire, Peintre de l'écriture et Orfèvre du vocabulaire,

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